CNRD 2013 : UNE PROPOSITION DE CORRECTION SIGNEE RAJI (3eB)

par M. Bujaud

CNRD SESSION 2013

La rédaction qui suit est proposée en guise de correction à la dernière partie de l’épreuve du CNRD. Cette rédaction (dissertation) - brillante – a été réalisée par une élève de 3eB, Raazesvary ("Raji") VENOUGOBALOU. Elle fait partie de la vingtaine d’élèves ayant représenté le collège Georges Duhamel d’Herblay lors de l’épreuve individuelle du CNRD le vendredi 22 mars 2013. La correction des deux premières parties du devoir a été publiée préalablement.

J’ai repris intégralement la rédaction de Raazesvary, avec l’autorisation de l’élève. Les élèves du collège pourront avoir un aperçu de ce que l’une d’entre eux a été capable de produire en 2 heures, dans des conditions d’examen proche du brevet. Ce travail donnera peut-être envie à certains de s’inscrire au CNRD session...2014 !

Je tiens à préciser que je n’ai eu à corriger que quatre petites fautes sur l’intégralité de sa rédaction. En outre, ce fut un plaisir (un privilège ?) que d’avoir pu corriger la copie de Raazesvary, car son écriture est divine. Elle souhaite devenir médecin. La réputation de ce corps de métier va être métamorphosée dans le cas où elle deviendrait effectivement l’une de leurs pairs. Les parents de Raazesvary peuvent en tout cas s’endormir sereinement le soir : l’avenir de leur fille s’annonce assuré, quelque soit la branche d’études envisagée.

Même dans l’hypothèse où elle ne serait pas primée (les meilleurs élèves des établissements du Val d’Oise se sont portés volontaires), Raazesvary peut être très fière de son travail.

Enfin, je témoigne que cette élève a été préparée comme tous les autres candidats du collège Georges Duhamel. Elle a très intelligemment exploité ses travaux de recherche dans le cadre de l’épreuve collective, ainsi que les différents exercices proposés depuis son inscription au CNRD à l’automne 2012. Le "Jour J", elle ne disposait d’aucun matériel particulier pour l’aider dans sa composition, si ce n’est son stylo plume.

Bonne lecture (notamment au professeur principal de Raazesvary, M. Philippe NOYE).

 Bertrand BUJAUD

PS : Bravo Raazesvary !

FIN DE LA DEUXIEME PARTIE

6. Dans un développement construit d’une vingtaine de lignes, vous direz, en vous appuyant sur vos lectures et témoignages consultés, en quoi la communication était essentielle dans l’organisation de la Résistance ?

"Communiquer" signifie pour la plupart des gens "transmettre des informations de tout ordre par tous les moyens possibles et imaginables". Les Résistants Français sont les personnes françaises refusant l’Armistice entre les nazis et Philippe Pétain du 22 juin 1940. Elles refusent également l’occupation des nazis et le régime de Vichy. Les FFL (Forces Françaises Libres) étaient les personnes sous les ordres directs de de Gaulle et qui travaillaient à la Libération de la France. Pour atteindre cet objectif, il était plus que nécessaire pour tous ces Résistants de communiquer. Nous verrons donc dans une première partie les différentes méthodes de communication majeure pendant l’Occupation de la France. Puis nous verrons dans une deuxième partie en quoi la communication a aidé les Résistants à s’organiser, et à terme, à libérer la France.

Tout d’abord, la radio était un moyen très populaire de communiquer. Lorsqu’à la mi-juin 1940, Charles de Gaulle se réfugie à Londres, il obtient le soutien de Churchill et de la BBC (British Broadcasting Corporation, radio britannique) afin de communiquer avec les Français restés dans leur pays. C’est grâce à son appel du 18 juin 1940 que naquirent les tous premiers Résistants.
Les journaux étaient également très efficaces sur le plan de la communication. Le premier journal résistant et clandestin, Pensée Libre, naquit en 1941. L’arrivée d’autres journaux clandestins (Libération, Défense de la France, La Voix du Nord, L’Alsace Libre) permit d’étendre la sphère du combat contre la propagande ennemie à tout le pays.

L’espionnage et le contre-espionnage permettaient également de communiquer ou de combattre les ennemis soit en leur soutirant des renseignements, soit en protégeant les secrets nationaux, soit en intoxiquant l’ennemi avec de fausses informations. C’est ce que fit Edmond Latham, comme le prouve le livre "Nom de code Atlas" d’Olivier Pigoreau. Mais la recherche de renseignements était précieuse, et l’Allemand Hans Thilo Schmidt y contribua fortement en livrant aux Français les secrets de la machine Enigma [...] et ceux du renouveau de l’Allemagne. En témoigne le livre "Notre espion chez Hitler" du Colonel Paul Paillole, figure majeure des services secrets français.
Mais la musique, les pastiches littéraires et les livres servaient aussi à combattre la propagande nazie et vichyste et à encourager les gens à s’engager dans la Résistance. "Le chant des Partisans" composé par Ana Marly, les pastiches littéraires de Jean Gaulmier et le roman "Le Silence de la Mer" de Louis Aragon le montrent très bien. On peut donc considérer que de nombreux moyens de communication divers et variés existaient à l’époque.

Ce sont ces moyens qui ont permis aux réseaux de la Résistance de s’organiser. Les agents de liaison, souvent féminins, étaient d’une importance capitale. Ils livraient des armes et du courrier aux différents [...]. Jean Moulin, par exemple, fonda le Conseil National de la Résistance en 1943 sur ordre de Charles de Gaulle. C’est grâce à cette union que la France put se libérer.
Mais les "messages personnels" de la BBC permettaient également d’organiser les opérations de grande envergure grâce à l’aide des Britanniques. Ces messages reliaient les Forces Françaises Libres aux réseaux de Résistance à l’intérieur de la France. Ces messages donnaient alors les ordres de sabotages, d’incendies, de parachutages, etc...Ce sont ces messages qui ont permis l’organisation du Débarquement allié de Normandie le 6 juin 1944.
de plus, les journaux clandestins et les tracts, imprimés clandestinement par les différents réseaux, permettaient de relancer le patriotisme dans le coeur des Français. Ils utilisaient des slogans telle que la formule de Napoléon Ier "Vivre dans la défaite, c’est mourir chaque jour." Ces documents pouvaient aider à recruter des Résistants ou à appeler la population à la désobéissance civile, comme par exemple commémorer l’armistice du 11 novembre ou refuser le Service du Travail Obligatoire de 1943, qui obligeait les jeunes Français à aller travailler en Allemagne. Ceux qui refusaient se réfugiaient dans des maquis et contribuaient ainsi à la Résistance.

Pour conclure, nous pouvons dire que le rôle des femmes, alors si peu libres, a aidé la France à se libérer. De plus, d’après Jean-Louis Crémieux-Brilhac, ancien Résistant, le rôle des Britanniques et en particulier du SOE (Special Operations Executive) dans la Résistance Française n’est pas à sous-estimer, loin de là. Pour finir, nous pouvons dire que sans toute cette communication entre résistants, partisans, FFL, etc...notre pays n’aurait pas pu se libérer aussi rapidement. Et les Alliés auraient pris bien plus de temps à gagner la Seconde Guerre Mondiale.